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Les impacts positifs de la virtualisation
Une étude de cas présentée par Martin Harvey, Directeur technologies de l’information chez Mallette et Sébastien Sollazzo, Directeur technique solutions de virtualisation chez ITI. Entrevue animée par Pascal Forget, chroniqueur à l’émission Planète Techno
Le projet le plus marquant que vous avez fait avec ITI dernièrement était lié à la virtualisation ?
Martin : C’est exact, le gros projet chez Mallette a été celui de la migration des infrastructures technologiques.
Quels étaient les défis liés à votre projet ?
Martin : Quand je suis arrivé chez Mallette, nous avions des infrastructures vieillissantes dans quatre de nos centres de données différents. Avec l’équipe, nous avons décidé de regrouper et de migrer ces infrastructures dans un nouveau centre de données, sur de nouveaux équipements, en tirant profit de l’infonuagique.
Qu’est-ce qui vous a poussé à chercher de l’aide à l’externe ?
Martin : Définitivement le manque de bras à l’interne! Mais aussi le fait qu’on s’était donné comme objectif de réaliser cette migration à l’intérieur d’un délai de 3 à 4 mois. C’était naturel de collaborer avec ITI pour venir combler un manque d’effectif, mais surtout pour aller chercher une expertise très pointue que nous n’avions pas à l’interne.
Ça doit être un beau défi pour un spécialiste de la virtualisation d’avoir un mandat comme celui-là ?
Sébastien : Certainement! Mais il faut savoir que les enjeux que décrit Martin sont une réalité que vivent de très nombreuses compagnies; le vieillissement des infrastructures, la consolidation de plusieurs environnements, etc. On entend aussi beaucoup parler de la pénurie de main-d’œuvre et du recrutement difficile. Ça entraîne une surcharge de travail pour l’équipe en place. De son côté, la compagnie continue d’évoluer, d’avoir des projets à livrer pour répondre aux besoins de ses clients et d’offrir un service.
Quels sont les plus grands défis et enjeux technologiques dans votre secteur ?
Martin : Cette année c’est certain qu’on ne peut pas passer à côté de la COVID. En TI, ça a eu un impact majeur et je suis certain que ça va continuer. Chez Mallette, les outils de nos utilisateurs sont à 99% basés sur la virtualisation applicative. Les changements récents de notre infrastructure nous ont placés en position avantageuse et on a pu faire face à la crise en bonne posture. Je dirais même qu’on a pu tirer avantage de la situation, car on était en plein déploiement de certaines solutions infonuagiques et ça nous a permis d’accélérer le déploiement.
Sébastien : Il y a une grande différence entre l’avant et l’après COVID. Si on prend par exemple les établissements d’éducation qui, pour élargir leur clientèle, avaient commencé à offrir des cours en ligne, maintenant ils n’ont plus le choix pour continuer d’offrir le service. Les services gouvernementaux avaient également l’objectif d’élargir les points de services ailleurs qu’à Montréal et Québec pour mieux desservir les régions. Ce qui est énormément demandé c’est la disponibilité des services à distance, tout en conservant la même expérience. Il ne faut pas que la ressource soit moins efficace et moins performante parce qu’elle est à distance. Il faut lui donner les outils nécessaires et c’est ici tout l’enjeu.
Dans le contexte de la pandémie, quels sont les avantages de la virtualisation ?
Martin : Avec le confinement, les gens ont dû s’installer chez eux et les TI ne pouvaient pas les aider [directement]. Le prochain défi de la virtualisation sera la personnalisation. Il va falloir qu’on commence à réfléchir à comment on va répondre à la demande de l’utilisateur qui souhaite que les services fonctionnent où et quand il le veut.
Sébastien : L’important est d’aller chercher l’avantage le plus pertinent pour le client.
Le premier avantage est la mobilité. Prenons un exemple très simple : je travaille sur l’ordinateur A et il casse. Si je ne suis pas virtualisé, je vais certainement avoir besoin qu’un technicien vienne le changer ou qu’il le réinstalle. Donc il y a un délai, un coût à la disponibilité du service. Si je suis virtualisé, je passe de l’ordinateur A à l’ordinateur B et je récupère l’environnement dans lequel j’étais, à la virgule près.
Le deuxième est la sécurité. Pour me connecter à mon environnement, je dois fournir mes informations de connexion, qui seront au minimum mon nom d’usager et mon mot de passe. Ensuite, je peux ajouter des systèmes à doubles facteurs ou même à triples facteurs comme ceux de Microsoft ou de Google, par exemple.
Le troisième est la performance. Combien de compagnies fonctionnent avec une solution VPN où j’accède à distance sur un poste physique ou un poste virtuel? Le fameux RDP de Microsoft; ca fonctionne très bien pour la suite Office et pour Outlook, mais pour l’utilisation de Teams où il y a de l’audio et de la vidéo, c’est très gourmand en bande passante. Le RDP n’est pas fait pour ça et la connexion VPN ajoute une couche de latence et une diminution de la performance. La virtualisation permet de prendre les périphériques locaux et de les ramener dans la session distante pour donner l’impression qu’on est connecté sur la machine.
La disponibilité du service et la mise à jour des services sont aussi très importantes. Si je suis virtualisé, j’ai généralement plus qu’une infrastructure pour donner le service donc j’ai de la disponibilité et de la rapidité. Prenons un scénario très simple : vous avez mille personnes réparties à la grandeur du Québec. Si vous devez envoyer un technicien avec une clé USB ou un disque dur pour mettre à jour la suite Office 365 sur 1 000 ordinateurs, ça va prendre un certain délai. Et si ça ne marche pas, on se retrouve avec une indisponibilité du service et une diminution de la performance. Dans le monde de la virtualisation, vous faites la mise à jour une fois.
J’ajouterais aussi l’unification des outils. Généralement quand on virtualise, on se simplifie la vie, car on va donner à nos administrateurs TI un « kit d’outils » plus petit comparativement à avant où j’avais des solutions pour les postes physiques, pour les ordinateurs portables, pour les gens qui sont à la maison, pour les gens qui sont au bureau, etc.
Qu’en est-il de la sécurité liée à la virtualisation plutôt que de tout garder à l’interne ?
Martin : C’est certain que la sécurité c’est très important et c’est une préoccupation constante. Dans le contexte actuel, nous avons multiplié le nombre de points d’accès. Mais je pense, au contraire, que c’est un faux sentiment de sécurité quand tout est à l’interne.
Quels sont les avancements technologiques qui vous ont le plus marqués ?
Martin : Depuis quelques années, on ne peut pas passer à côté de l’infonuagique. C’est un excellent outil qui présente de nombreux avantages et c’est maintenant difficile de faire sans. C’est également très intéressant de regarder du côté du Cloud hybride qui permet d’avoir des choses dans l’infonuagique et de conserver des choses à l’interne.
Chez Mallette par exemple, nous avons des systèmes dans lesquels nous avons investi au fil du temps et qui continuent de rendre de bons services. On ne peut pas arriver avec une baguette magique et investir massivement pour tout mettre dans le cloud. Le retour sur investissement n’est tout simplement pas là. Chez Mallette on fait de l’infonuagique hybride et on profite de l’avantage des deux façons de faire.
Est-ce qu’un jour tout pourrait être virtualisé ?
Martin : Ce n’est pas impossible. Chaque situation est analysée, le retour sur investissement est calculé.
Sébastien : De nos jours le panel de services du cloud est tellement large qu’il y a moyen d’aller chercher des petits bouts à l’intérieur de l’offre. Donc beaucoup de compagnies font exactement comme a décrit Martin. Ils ont une dépendance physique; que ce soit une version de logiciel qui ne se met pas dans le nuage; une base de données qui n’est pas compatible; un volume de données qui ne peut pas être déplacées, mais tout ce qui peut être consommé dans le cloud, de façon à profiter de tous les avantages qui existent, est bienvenue.